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L’émergence des questions environnementales, telles que la gestion de la biodiversité ou la mise en discussion des différents usages de l’eau, l’appropriation du vivant, et en particulier des gènes végétaux et animaux (Assens & Coléno, 2017), interroge les modalités de gestion de ces biens naturels. Cette question est d’autant plus vive que l’absence de gestion conduit à la disparition de ces biens, comme en témoigne le bilan de l’observatoire sur la biodiversité (2021). Ces biens sont en effet sujet à une tragédie des communs (Hardin, 1968) qui devient de plus en plus préoccupante. Outre les voies bien connues de la privatisation des biens ou de leur « nationalisation », il s’agit de reconnaitre l’aporie de la dichotomie public-privé pour rendre compte de la production et de la gestion de ces biens (Renouard & Bommier, 2020, p. 75) afin d’envisager l’émergence d’une gestion en bien commun (Ostrom, 2010). De tels modes de gestion interrogent non seulement les institutions existantes, mais aussi les outils et méthodes permettant ou freinant l’émergence de nouvelles institutions à même d’organiser une gestion en bien commun. Le management des communs s’inscrit à la croisée des disciplines du droit, de l’écologie, de la philosophie politique et des sciences économiques et de gestion (Boyancé & Guéry, 2018). Ainsi, la notion de droits de propriété doit par exemple être revisitée au regard d’une gestion collective (Boyle, 2007; Hess & Ostrom, 2007). Mais l’émergence de l’environnement comme un bien commun interroge plus largement le droit civil et en particulier les notions de préjudices écologiques et celles de l’intérêt.

François Coléno fait partie des organisateur de ce Cycle de conférence