2021 Porojet de recherches - Romain Melot

2021 Porojet de recherches - Romain Melot

Terribio : territoires d’interface et biodiversité urbaine Mots clés : Biodiversité, espaces cultivés, jardins, périurbain

Résumé : TerriBio est le premier projet d’excellence financé par la MSH Paris Saclay et est co-piloté par Romain Melot (INRAE, sociologue) et Emmanuelle Baudry (Univ. Paris Saclay, écologue). Il est centré sur l’analyse de la biodiversité urbaine et cultivée comme vecteur de représentations sociales et comme objet pour l’action publique locale. Les recherches menées dans le cadre du projet ont concerné notamment le plateau de Saclay, un territoire marqué par une forte dynamique d’artificialisation et qui présente des enjeux importants en termes de coexistence entre des espaces urbains et des espaces ouverts, agricoles ou semi-naturels. En associant une équipe pluridisciplinaire en sciences sociales (sociologie, ethnologie, géographie) et en sciences de la vie (écologie), Terribio étudie comment ces tissus fonciers complexes font l’objet d’une régulation à différentes échelles, et propose une cartographie des espaces cultivés du territoire d’étude, notamment les jardins. Cette analyse s’accompagne de recherches qui portent à la fois sur la perception des services écosystémiques fournis par les espaces ouverts, les représentations du rapport à la nature, les pratiques jardinières dans l’espace privé et le métabolisme agri-alimentaire.

Contexte et enjeux : Dans les espaces périurbains, les limites entre foncier bâti et espaces agricoles se sont brouillées, créant des interfaces très complexes, mêlant à la fois des zones urbanisées économiques ou résidentielles et des espaces ouverts, en friche ou cultivés.
Cette nouvelle forme urbaine non-planifiée et observable dans de nombreux pays européens, constitue un champ d’étude tant en termes de morphologie spatiale que de modalités d’action publique. En Ile-de-France, le rythme de consommation d’espaces agricoles s’est ralenti ces dernières années, mais il reste important et a été porté en partie par la croissance pavillonnaire. Ces interfaces complexes entre les zones bâties où se concentrent les activités et les espaces ouverts où se concentre la biodiversité constituent à la fois un enjeu majeur et une opportunité vis-à-vis de l’intégration des services rendus par les écosystèmes en zones urbaines.

Résultats : Le projet a mis en œuvre une enquête par questionnaire sur le rapport des résidents du périurbain à la nature, ainsi qu’une étude auprès d’un panel d’acteurs locaux (résidents, agriculteurs, collectivités locales) sur la contribution des espaces cultivés périrubains à différents services écosystémiques. Le projet a proposé une cartographie par photointerprétation des espaces cultivés des quartiers pavillonnaires dans l’ouest francilien qui a permis de réévaluer la place occupée par les potagers privés dans les emprises foncières. Des enquêtes de terrain auprès de propriétaires de jardins ont souligné la biodiversité cultivée dans les jardins privés et permis d’identifier des trajectoires d’évolution suite à l’interdiction des produits phytosanitaires dans ces espaces en 2019. Enfin, la recherche a développé une démarche méthodologique globale pour établir un schéma de flux rendant visible la contribution des potagers privés au système alimentaire du territoire étudié.

Perspectives : Le séminaire de restitution du projet a permis d’ouvrir des perspectives pour des collaborations élargies à d’autres laboratoires et sur des zones d’étude sur plusieurs régions en France. Il se prolonge dans le projet d’ANR GARLAND, coordonné par Emmanuelle Baudry et soumis à l’appel à projet ANR en 2021. Ce projet aura notamment pour objectif d’approfondir l’étude des outils de gouvernance (documents d’urbanisme) pour l’intégration des espaces cultivés domestiques dans le projet de territoire.

Valorisation : L’équipe du projet a organisé le 22 octobre 2021 un séminaire de restitution des travaux, en associant des acteurs du monde associatif et des territoires. Plusieurs publications internationales (déjà publiées ou soumises) sont issues du projet. Un ouvrage collectif est en préparation aux éditions de la MSH Paris Saclay.

Références bibliographiques : Darly, S., Feuillet T., Laforêt C., 2021. Home Gardeningand the Social Divideof SuburbanSpace: MethodologicalProposalfor the Spatial Analysisof a Social Practice in the GreaterParis Urban Area. Sustainability13, no. 6: 3243. https://doi.org/10.3390/su13063243
Maurice, AC., Prévot, AC., Bessa-Gomes, C. et al.Orientations toward ‘people’ and ‘things’ are associated with nature connectedness in a representative sample of the French adult population. Sustain Sci. i16, 1489–1502 (2021). https://doi.org/10.1007/s11625-021-00997-w

Date de création : 01 février 2024 | Rédaction : FB