Axel Magnan

Axel Magnan

Le 11 mai 2022, Axel Magnan a soutenu sa thèse intitulée "Le développement du salariat précaire dans l’agriculture française : une approche d’économie institutionnelle"

Le développement du salariat précaire dans l’agriculture française : une approche d’économie institutionnelle

Composition du jury

Jérôme Gautié

Professeur, Université de Paris I

Rapporteur & Examinateur

Alain Garrigou

Professeur, Université de Bordeaux

Rapporteur & Examinateur

François Purseigle

Professeur, INP-Toulouse

Examinateur

Julie Valentin

Maitre de conférences, Université de Paris I

Examinatrice

Aurélie Trouvé

Maitre de conférences, AgroParisTech, Université Paris-Saclay

Co-encadrante et Examinatrice

Catherine Laurent

Directrice de recherche, INRAE, Université Paris-Saclay

Directrice de thèse

Frédéric Lerais 

Statisticien économiste ENSAE, Directeur de l'IRES

Invité

Anne-Marie Soubielle

Directrice du Travail, Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation

Invitée

Résumé : Les données sur le secteur agricole français suggèrent que le recours à des salariés précaires est important et source de mauvaises conditions de travail, de faibles revenus et d’une faible visibilité institutionnelle pour les salariés concernés. Ce recours est fortement soutenu par les politiques publiques, avec un coût important pour les finances publiques. Ce travail de recherche vise à comprendre comment ce soutien peut s’expliquer malgré des impacts négatifs sur les salariés concernés et incertains sur les performances économiques des exploitations agricoles. Les apports de plusieurs programmes de recherche en économie institutionnelle sont mobilisés, notamment ceux de la Théorie de la Régulation. Ce travail de recherche combine trois analyses complémentaires : celle des formes d’emploi de ces salariés précaires en France, celle des politiques publiques qui s’appliquent dans ce domaine et celle de l’évolution des dispositifs institutionnels régulant l’emploi dans le secteur. Plusieurs sources de données quantitatives et qualitatives sont mobilisées. Les résultats montrent la diversité des statuts professionnels des salariés précaires et leur importance quantitative : 57% des travailleurs et 22% des heures de travail du secteur agricole en 2016. Les migrants ne représentent qu’une minorité de ces travailleurs. Les politiques publiques renforcent la mise en concurrence et le dumping social entre salariés précaires dans la production agricole, et ne garantissent que de manière limitée leur protection sociale. Elles encouragent les employeurs à avoir recours à ces salariés précaires via un système d’exonération de cotisations sociales patronales qui est une trappe à pauvreté. Trois mécanismes permettent d’expliquer l’absence de crise ouverte en dépit des tensions qui s’expriment : la mise en concurrence de salariés ayant des statuts professionnels très hétérogènes qui réduit leur possibilité de contrôler l’offre de travail, l’opacité entretenue autour de ces formes d’emploi et une dérive institutionnelle qui empêche l’actualisation des formes de représentation de ces salariés dans les organisations professionnelles.

Date de modification : 16 février 2024 | Date de création : 29 août 2022 | Rédaction : D.Nicolas