Louise De la Haye Saint Hilaire

Louise De la Haye Saint Hilaire [Doctorante INRAE ASTER]

Le 22 novembre 2023 Louise de la Haye Saint Hilaire à soutenu sa thèse intitulée : Dynamiques agricoles et agro-industrielles en zone intermédiaire de polyculture-élevage. Une géographie des filières pour penser la transformation des systèmes agri-alimentaires.

De la Haye Saint Hylaire Louise

Doctorante, équipe Agricultures urbaines INRAE unité ASTER

Publications dans Hal

  • Ecole doctorale : ABIES
  • Co-encadrement :  Christine Aubry (SADAPT) ; Caroline Petit (SADAPT) ; Catherine Mignolet (ASTER)
  • Financement :
  • Début de la thèse : 01-10-2019

Composition du jury :

- Michaël Bermond - Maître de Conférences, Université de Caen Normandie – Examinateur
- Stéphane Fournier – Professeur, Institut Agro Montpellier – Examinateur
- Marie-Benoît Magrini – Ingénieure de recherche, INRAE, centre Occitanie-Toulouse – Examinatrice
- Catherine Mignolet – Ingénieure de recherche, INRAE, Centre Grand Est –Nancy – Co-encadrante de thèse
- Geneviève Pierre – Professeure, Université d’Orléans – Rapporteure & Examinatrice
- Daniel Ricard – Professeur, Université Clermont Auvergne – Rapporteur & Examinateur
- Christophe Soulard – Directeur de recherche, INRAE, Centre Occitanie-Montpellier – Directeur de thèse

Résumé :
L’agriculture cumule des facteurs conjoncturels défavorables qui affectent les filières agricoles : marchés volatiles, accroissement des charges de production, simplification et concentration du paysage agro-industriel, événements climatiques extrêmes récurrents. Les zones intermédiaires sont des espaces agricoles soumis à différentes formes de pression, liées aux caractéristiques pédologiques et socio-démographiques : présence de « terres à cailloux », revenus agricoles inférieurs à ceux des régions centrales du bassin parisien, fortes dépendances aux aides PAC, présence faible de filières rémunératrices, déprise démographique et économique. Elles sont toutefois considérées comme porteuses d’enjeux dans un contexte d’interrogation et de transformation des systèmes agricoles et alimentaires. La Lorraine – Haute-Marne, extrémité orientale du périmètre de la zone intermédiaire, se démarque par le maintien de systèmes de polyculture-élevage (notamment laitiers), perçus comme susceptibles de mieux répondre aux demandes contemporaines qu’un basculement vers une céréalisation massive des systèmes de production, comme cela a pu se produire dans d’autres secteurs de la zone intermédiaire.
Considérant les liens spatiaux entre maintien de la production laitière et maillage agroalimentaire, ce travail de géographie questionne l’évolution agricole du bassin laitier Lorraine – Haute-Marne en s’intéressant aux systèmes de production et aux intermédiaires de la collecte et de la transformation. Le prisme de la coexistence de dynamiques de spécialisation et de diversification agricoles guide l’analyse. Celle-ci combine (i) la construction de typologies diachroniques d’exploitations agricoles, à partir des recensements agricoles 2000, 2010 et 2020, permettant de retracer les trajectoires d’exploitations dans l’ensemble spatial étudié, (ii) et la réalisation d’entretiens semi-directifs auprès d’acteurs de la collecte et de la transformation, mobilisés pour comprendre les dynamiques propres aux intermédiaires.
Les résultats de l’analyse statistique mettent au jour des formes de re-diversification des espaces agricoles dont la lecture se fait davantage à l’échelle des territoires qu’à celle des exploitations. Ces dynamiques restent néanmoins minoritaires dans un contexte où les intermédiaires – marqués d’abord par une restructuration industrielle – déploient des stratégies de différenciation des produits (intégration de critères environnementaux, segmentation des marchés) mais toujours selon une logique d’optimisation industrielle et de fragmentation territoriale (spécialisation, exclusion). La thèse propose ainsi de réinvestir l’objet filière agricole, quelque peu délaissé dans les travaux récents de géographie rurale.
L’évolution des zones intermédiaires de polyculture-élevage vers une diminution du nombre d’exploitations pratiquant l’élevage pourrait à terme fragiliser la pérennité et la montée en qualité de ces systèmes ainsi que l’approvisionnement en lait. Dans le même temps, on assiste à un maintien et à un renouvellement d’une partie des systèmes de polyculture-élevage que les stratégies des intermédiaires pourraient participer à soutenir.

 

Date de modification : 19 février 2024 | Date de création : 25 mars 2021 | Rédaction : FB